- Monsieur le Directeur des Questions Globales du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger
- Mesdames et messieurs les représentants des ministères et département du Maroc, mais aussi de Côte d'Ivoire, d’Egypte, d’Ethiopie, du Kenya, du Ghana, du Nigeria, du Senegal, de la Gambie, du Togo et de Tunisie, qui avez fait un si long chemin pour venir jusqu’ici, et dont la présence nous honore,
- Excellence Mesdames et Messieurs Ambassadeur et représentants du corps diplomatiques,
- Mes chers collègues représentantes et représentant de l’OIM, du HCR et de l’OIT,
- Cher.e.s collègues du Système des Nations Unies,
- Distingué(s) invité(e)s, en vos titres et qualités,
C’est pour moi un réel plaisir d’être avec vous aujourd’hui à cette réunion technique de haut niveau sur les "Voies Régulières pour la Mobilité Humaine".
Nous nous retrouvons aujourd'hui au Maroc, un pays qui joue un rôle central dans cette initiative, et, à cette occasion, je voudrais exprimer ma profonde gratitude au gouvernement du Maroc pour son accueil chaleureux, et son soutien sans relâche et continu dans le domaine de la migration.
Le sujet du jour est d’une importance particulièrement stratégique, et nous posons aujourd’hui les bases d’une coopération régionale en matière de gouvernance migratoire qui va se déployer lors des années à venir.
La migration est l'une des forces qui relient le monde, favorisent les échanges culturels, enrichissent les sociétés, stimulent la croissance et l'innovation. Aujourd'hui, on estime à plus de 281 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde, un chiffre plus élevé que jamais dans l'histoire moderne.
Les cadres internationaux clés, notamment l'Agenda 2030 pour le développement durable (cible 10.7) et le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, reconnaissent que la migration est un levier de développement majeur, à condition qu’elle soit bien gérée.
Faciliter les voies de migration régulières est donc crucial, puisqu’elles permettent aux personnes de se rendre, d'entrer et de rester dans un État donné selon la législation de cet État et les accords internationaux auxquels il est parti.
En plus de mieux protéger les droits des migrants, la mobilité régulière contribue à la réalisation de leur potentiel, et leur permet de contribuer pleinement au développement socio-économique des pays de destination, de transit et d'origine.
Ces voies régulières se déclinent de nombreuses façons : migration de travail, partenariats de mobilité des compétences, réinstallation, regroupement familial, visas de travail saisonnier ou humanitaires.
C’est une nouvelle manière de voir, et d’adresser, la migration – au bénéfice de tous ; pays de départ, pays de passage, pays hôte, migrants et déplacés – parmi bien d’autres.
Or, selon le rapport de la migration dans le monde de l’OIM en 2022, les voies d'accès régulières pour les migrants des pays en développement se sont pourtant réduites au cours des 25 dernières années[1]. Cette inadéquation a un coût élevé, tant en termes de vies perdues lors de migrations dangereuses, qu'en termes d'opportunités manquées pour les individus et les sociétés.
Travailler ensemble à redynamiser les voies régulières est plus que jamais nécessaire : les tendances mondiales laissent présager une augmentation des migrations, les transitions démographiques des pays à revenus élevés sous-tendent un besoin de travailleurs supplémentaires, et les effets des changements environnementaux et climatiques vont pousser des populations de plus en plus nombreuses à migrer[2].
Mesdames, messieurs,
Il est donc urgent de créer un écosystème qui rassemble les différents acteurs pour faciliter les voies d'accès à grande échelle. La coopération régionale peut ici avoir un impact transformateur sur la libéralisation de la circulation des personnes, en constituant un cadre propice aux changements positifs et à l'innovation en matière de migration.
Au cours des deux jours de cette réunion, les participants auront l'occasion de partager des pratiques exemplaires et de développer conjointement une définition commune et une vision africaine sur les voies régulières. Cette vision est capitale, puisqu’elle sera présentée lors d’un évènement Afrique/Union européenne prévu dans quelques mois.
Au vu des enjeux majeurs de cette rencontre, je vous souhaite à toutes et à tous des discussions fructueuses et productives. Ensemble, nous pouvons créer des solutions durables pour une mobilité humaine sûre et équitable, bénéfique pour les citoyens de tous les pays.
Mes remerciements à toutes et à tous.
Choukrane.