En préparation du Sommet de l’Avenir des Nations Unies : Un dialogue sur la réforme de l’architecture financière internationale coorganisé par le Système des Nations Unies au Maroc et le Ministère de l’Economie et des Finances
Les propositions du Secrétaire Génréal des Nations Unies pour la réforme de l'architecture financière internationale au coeur des discussions.
En amont du Sommet de l’Avenir qui se tiendra les 22 et 23 septembre 2024, le ministère de l’Economie et des Finances et le Système des Nations Unies au Maroc ont coorganisé le vendredi 12 juillet 2024 un Policy dialogue autour des propositions du secrétaire Général des Nations Unies pour la réforme de l’Architecture Financière internationale. D’éminents experts marocains du secteur public et privé ainsi que des experts des institutions financières internationales et du milieu académique ont pris part aux discussions assurant ainsi une diversité de perspectives nationales, régionales et internationales.
A l’ouverture du panel, M. Fouzi LEKJAA, Ministre délégué chargé du budget, a souligné que ce dialogue sur la réforme de l’architecture financière internationale intervient à un moment crucial, où le monde est confronté à des défis économiques et financiers persistants qui exigent une réflexion approfondie et une action collective. Dans ce cadre, Monsieur le Ministre délégué a rappelé que les évolutions profondes qu’a connu le monde depuis plusieurs décennies appellent une refonte de l’architecture financière internationale dans le sens d’une plus grande adaptabilité aux mutations de l’environnement économique et financier et d’une représentation plus renforcée des pays en développement, en saluant, à cet égard, les propositions de réforme formulées par Monsieur le Secrétaire général des nations Unies. Monsieur le Ministre délégué a indiqué, par ailleurs, le besoin d’opérer un changement de vision quant au modèle opérationnel et organisationnel des institutions financières internationales, de manière à promouvoir de nouvelles approches de financement du développement qui s’appuient, notamment, sur la prise en compte des spécificités nationales tout en encourageant les initiatives d’intégration régionales, comme celles engagées par le Royaume du Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers le projet de gazoduc Nigeria-Maroc et l’Initiative Atlantique.
« Si nous voulons lutter avec succès contre la crise climatique et atteindre les objectifs de développement durable avec une population mondiale de 8 milliards de personnes, nous avons besoin de ressources financières stables, prévisibles et accessibles pour tous les pays » a déclaré l’Ambassadeur de l’Allemagne M. Robert Dölger, dont le pays est co-facilitateur avec la Namibie du Sommet de l’Avenir. Il a ajouté que même si le « pacte pour l'avenir » ne résoudra pas tous les problèmes auxquels le système multilatéral est confronté aujourd'hui, il apportera une contribution importante à l'amélioration du multilatéralisme.
Mme Nathalie Fustier, Coordonnatrice Résidente du Système des Nations-Unies pour le Développement au Maroc, a indiqué que le Sommet de l’Avenir, convié par le Secrétaire General de l’ONU, offre une opportunité unique pour apporter des solutions multilatérales et sécuriser un avenir meilleur face aux défis existentiels auxquels le monde est confronté aujourd’hui tels que la crise climatique, la pauvreté et les conflits armés. Elle a souligné l’importance de réformer la gouvernance des banques multilatérales pour renforcer les financements au service des pays en développement. Mme Fustier a également salué le rôle du Maroc en tant que « porte-parole du continent africain » notamment dans le cadre du groupe des amis des pays à revenu intermédiaire.
De son côté M. Mehdi Tazi Vice-président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc a indiqué que les institutions de Bretton Woods qui fêtent leurs 80 ans cette année avec des mécanismes mis en place avec 44 membres ne peuvent pas fonctionner avec les 190 membres d’aujourd’hui. Il a jouté que « les axes de la réforme proposée par le Secrétaire Général des Nations Unies sont claires et largement partagées et qu’il faut passer à l’action ».
Mme. Hanan Morsy, Secrétaire Exécutive Adjointe (programme) et Economiste en Chef à la Commission Economique ONU pour l’Afrique a indiqué que « nous sommes un tournant pour la réforme de l’architecture financière internationale. Le Groupe de travail africain de haut niveau sur l’architecture financière mondiale a porté une attention particulière à la garantie d’un financement abordable à grande échelle, à la mise en place de mécanismes de règlement de dette plus justes, plus efficaces et plus transparents, et à l’amplification de la voix et de la représentation de l’Afrique dans le système financier international. Nous devons saisir les opportunités offertes par les prochains grandes rencontres et processus multilatéraux pour le plaidoyer et les réalisations ».
Les recommandations du Secrétaire général de l’ONU pour la réforme de l’architecture financière internationale visent à faciliter l’accès des pays en développement à des financements augmentés et abordables, la réduction du coût de la dette et la mise en place de solutions durables pour les pays surendettés ainsi qu’une plus grande représentation des pays en développement dans les institutions financières internationales.
Le Sommet de l’Avenir co-facilité par l’Allemagne et la Namibie, intervient environ 80 ans après la mise en place de l’ONU et du système multilatéral. Il représentera une opportunité unique pour restaurer la confiance érodée dans l’architecture de la gouvernance multilatérale, améliorer la coopération, combler les lacunes de la gouvernance globale.
Le Sommet adoptera un Pacte pour l’Avenir en cinq chapitres portant sur le développement durable et le financement du développement ; la paix et la sécurité internationale ; la science, la technologie, l’innovation et la coopération digitale ; la jeunesse et les générations futures ainsi que la transformation de la gouvernance globale. Il devra également adopter une Déclaration sur les Générations Futures co-facilitée par les Pays-Bas et la Jamaïque ainsi qu’un Pacte Numérique Mondial co-facilité par la Suède et le Rwanda.
Plus d’information sur le site du sommet : Sommet de l'avenir | Nations Unies