Journée internationale des droits des femmes 2024 : Investir dans l'éducation des filles pour accélérer l'égalité
14 mars 2024
Histoire de Mina, collégienne d'un village du Haut Atlas central marocain, qui défie les normes sociales et rêve de devenir institutrice de mathématiques
Au cœur des montagnes du Maroc, plus précisément à Zaouiat Ahansal, persistent des préjugés entravant l'accès à l'éducation pour de nombreuses jeunes filles. "Chez nous, au village, les filles ne vont pas à l’école parce que les parents ont cette mentalité selon laquelle, vu qu’eux-mêmes ne sont pas allés à l’école, leurs enfants ne devraient pas y aller non plus." - Mina, élève au collège de Zaouiat Ahansal.
Mina, élève au sein du collège du l’école Zaouiat Ahansal, s'érige en exemple en défiant les normes sociales qui deviennent des obstacles à la jouissance des droits à l’éducation. Mina a décidé de continuer sa scolarité, devenant ainsi la première de sa famille à poursuivre ses études.
L’école communautaire de Zaouiat Ahansal, qui compte 133 élèves dont 63 filles, se trouve confrontée au défi quotidien d’assurer la rétention de ses collégiennes. Par ailleurs, la violence que rencontrent ces filles sur le chemin dissuade de nombreux parents de les envoyer à l'école. Mme Karima Hamdani, directrice de l'école, témoigne de ces difficultés : "La violence que les filles pourraient subir en chemin vers l'école, en raison de son éloignement, empêche souvent leurs parents de les laisser poursuivre leurs études.”
Face à ce constat, l'école a bénéficié d'un investissement de 10 millions de dirhams pour désenclaver la région. Un service de transport scolaire a été instauré, permettant à près de 90% des filles d'atteindre l'école en sécurité. Un internat a été érigé au collège de Zaouiat Ahansal, offrant un logement aux 56 filles, encourageant ces dernières à poursuivre leurs études, avec un taux de rétention enregistré à date de 94,33% pour le niveau secondaire. M. Mostapha Aabid, chef du service des affaires éducatives de la Direction Provinciale de l'Education Nationale à Azilal, souligne l'engagement du ministère à faciliter la scolarisation des filles en intégrant une approche de genre dans tous les programmes, qu’il s’agisse de l’extension de l’offre scolaire, des programmes de soutien social ou des programmes de vie étudiante.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une collaboration étroite entre ONU Femmes Maroc et le Centre d’Excellence pour la Budgétisation Sensible au Genre (CE-BSG), créé au sein du ministère de l’Économie et des Finances en 2013. Cette coopération vise à mettre en œuvre la Budgétisation Sensible au Genre et à intégrer des objectifs de réduction des inégalités entre les sexes dans les programmes budgétaires. Ainsi, le ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports, promoteur d'un budget sensible au genre depuis 2006, participe activement à cette démarche en favorisant la généralisation de l’enseignement fondamental, en éliminant les disparités entre les sexes dans l’enseignement de base et en encourageant la scolarisation des filles en milieu rural.
Aujourd'hui, Mina poursuit ses études au collège de Zaouiat Ahansal et rêve de devenir institutrice de mathématiques, sa matière préférée. À l'occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, mettons en lumière des récits tels que celui de Mina, illustrant l'impact positif de l'investissement dans l'éducation des jeunes filles. Suivez le débat avec l'hashtag #InvestirDanslesFemmes et contribuez à accélérer le rythme de l'égalité.
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