Présentation du rapport sur l’Etat de la Population Mondiale
Lieu: Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), Rabat
Madame la Présidente du CNDH,
Monsieur le Représentant de UNFPA,
Mesdames et messieurs,
C’est un réel plaisir d’être avec vous à cette présentation de l’un des rapports clés que les Nations Unies publie chaque année : le rapport sur l’Etat de la population.
Au-delà des statistiques, des chiffres et des courbes, la question de la population est au fond à l’intersection du développement et de droits et de la dignité Humaine. L’organisation de cette présentation du rapport en partenariat avec le CNDH est assez significative.
Et je voudrais, au nom du système des Nations Unies pour le Développement au Maroc, saisir l’opportunité pour saluer nos amis du CNDH et leur mobilisation distinguée en faveur des droits de l’Homme au Maroc.
Nous vivons le long de cette semaine au rythme d’important évènements de haut niveau organisés par les Nations Unies à New York à l’occasion de la session de l’Assemblée Générale. Sur initiative du Secrétaire général, les leaders du monde se sont penchés sur questions stratégiques pour l’avenir du monde : action pour le climat, les ODD, la couverture santé universelle, le financement du développement et les défis spéciaux qui menacent les petits états insulaires en développement.
Et nous sommes confiants que les initiatives du Secrétaire général tout comme les vibrants appels de la jeunesse du monde trouveront des échos positifs et feront avancer les choses.
Mesdames et Messieurs,
Le lancement du rapport des Nations Unies sur l’Etat de la population Mondiale a toujours été un moment fort pour les décideurs, les professionnels de la santé, les économistes et autres acteurs de développement. Le rapport 2019 sur l’Etat de la Population revêt une importance toute particulière. Il vient à un moment très chargé de symboles ; un moment de bilan, d’évaluation, de recadrage et de renouvellement des engagements.
L’année 2019 c’est quatre ans après l’adoption des ODDs et de l’agenda 2030. 2019 c’est aussi 25 ans de mise en œuvre du programme d’action de la conférence du Caire en 1994 qui fut un moment historique où les leaders du monde ont appelé pour que toute personne ait accès à des soins complets de santé reproductive. Nous sommes d’ailleurs à quelques semaines du Sommet de Nairobi, auquel le Maroc prendra part et qui se penchera justement sur le bilan des 25 ans du programme d’action du Caire.
Il y a 50 ans il était difficile aux femmes d’accéder à la planification familiale ; la mortalité maternelle était chose courante voir banale ; le libre choix du conjoint n’était pas un droit consacré. Le long de ces 50 années qui ont suivi la création du FNUAP en 1969, notamment le long 25 ans qui ont suivi la conférence du Caire, des progrès importants ont transformé la vie de centaines de milliers de femmes. Des vastes perspectives ont été ouvertes devant les femmes et les filles du monde entier.
Le nombre des femmes qui peuvent faire valoir leurs droits et leurs choix en matière de santé reproductive n’a jamais été aussi important. Nous avons également assisté à une importante régression de grossesses non désirées et de la mortalité maternelle ainsi que du mariage des enfants.
Mesdames et Messieurs,
Le rapport nous renseigne que le progrès enregistré ne doit pas faire oublier que nous pouvons et, devons, faire mieux pour les femmes et les filles aujourd’hui. Il est clair que la tâche est loin d’être achevée ; le pari est loin d’être gagné et les acquis restent fragiles. Beaucoup reste encore à faire pour dépasser les obstacles qui persistent et qui empêchent encore les femmes de réaliser leur plein potentiel dans des sociétés solides et cohésives ; dans des sociétés où les inégalités sont réduites et les conditions de durabilité consolidées.
Pour parachever ce travail, il est grand temps de :
- S’attaquer à l’inégalité des revenus et à la marginalisation économique des femmes ;
- améliorer la disponibilité des services et des prestataires de santé pour les femmes,
- enlever les obstacles juridiques notamment les normes et attitudes sociales qui justifient et nourrissent les inégalités,
- améliorer l’accès à l’éducation notamment reproductive.
La clé de voûte réside dans l’autonomisation des femmes notamment sur le plan économique car comme le rapport l’a si bien montré, le manque d’accès à tout droit, soin ou service, est intimement lié à la pauvreté et au manque de revenus. J’espère que les discussions autour de ce rapport contribueront à définir la contribution du Maroc au Sommet de Nairobi le mois prochain.
Le système des Nations Unies pour le Développement au Maroc a toujours veillé à être au service du royaume et à apporter sa contribution ciblée et sa valeur ajoutée.
Au moment où le Maroc avance vers un nouveau modèle de développement économique et social, nous nous tenons prêts et disposés à apporter ensemble notre contribution. Je vous souhaite un débat fructueux.