Allocution
Mot de clôture de Mme. Sylvia Lopez-Ekra, Coodonatrice Résidente du SNUD lors de la table ronde "Universities & Climate Change"l'Université Ibn Tofail de Kénitra
17 mars 2022
Discours prononcé le 16 mars 2021
- Monsieur le Président de l’Université Ibn Tofail
- Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de L’enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de L’innovation
- Monsieur le Directeur du British Council au Maroc, mon cher ami Tony
- Mesdames et Messieurs représentants des différents Ministères, Départements et institutions
- Chers Jeunes
- Mesdames et Messieurs,
- C’est pour moi un réel plaisir d’avoir pu participer à cette rencontre interuniversitaire marquant l’engagement des Universités marocaines pour la lutte contre le changement climatique.
- Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur le Président de l’Université Ibn Tofail de Kenitra pour son accueil chaleureux sur ce campus magnifique – époustouflée par l’innovation.
- Les voitures, les vélos et les bancs à énergie solaire, la station d’épuration des eaux usées, le système de surveillance de l’empreinte carbone sur le campus et un impressionnant portefeuille de recherches doctorales et postdoctorales sur les changements climatiques, sont autant de bonnes pratiques qui méritent d’être mises en lumière à l’international.
- Tous nos remerciements au British Council de nous avoir invité à partager ce moment
- Last but not least, je souhaiterais saluer le Ministre de L’enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de L’innovation pour les engagements pris à Glasgow. Nous sommes fiers de ce vœu de doubler le nombre d’Universités vertes et à atteindre le Netzero d’ici 2023 ainsi qu’à renforcer la place de l’éducation et la recherche pour le climat dans les universités marocaines.
- De plus en plus d’universités dans le monde, adhèrent à la campagne Race to Zero de l’ONU, s’engageant à réduire leurs émissions de carbone à zéro d’ici 2050 au plus tard. Nous nous réjouissons que plusieurs universités marocaines aient rejoint ce mouvement.
- Mesdames et Messieurs,
- c’est toujours un exercice délicat que d’assurer les mots de clôture d’un évènement et se retrouver par définition entre vous et un déjeuner bien mérité – je serais donc brève – permettez-moi de soulever 5 points qui je pense résume nos discussions de ce matin et notre vision commune pour la suite.
- Premier point : Le contexte actuel de pandémie a certainement rendu plus difficile la réalisation des ODD à l’échelle mondiale, mais les universités ont toujours été productrices de solutions innovantes et aujourd’hui encore nous avons plus que jamais besoin d’elles pour relever le défi de « reconstruire en mieux ».
- Relever les défis des ODD, notamment en matière de climat nécessitera de nouvelles connaissances, de nouvelles façons de faire. Les universités devront être en première ligne pour stimuler les transformations nécessaires, par la recherche et la création de connaissances et par la formation des leaders actuels et du futurs qui mettront en œuvre les ODD avec conviction.
- Deuxième point : il est crucial que dans le cadre de la mise en œuvre de cet engagement sur les universités vertes, nous soutenions les interventions initiées par les étudiants eux-mêmes. Lors de nos interactions avec les jeunes en préparation à la COP26, à chaque fois nous avons été frappés par l’engagement et l’expertise des jeunes marocains et marocaines, en matière de climat.
- Ce combat va être porté par les jeunes. Si rien ne change, selon certaines études, ils seront confrontés à sept fois plus de vagues de chaleur, trois fois plus de sécheresses et trois fois plus d’inondations que leurs grands-parents.
- Les jeunes marocaines et marocains, nous ont démontré à travers leur engagement et leur activisme, leur volonté et leur capacité, à être non seulement acteurs, mais également leaders. Et je tiens à féliciter les étudiants qui sont ici aujourd’hui pour leurs efforts visant à mobiliser les établissements d’enseignement supérieur en Afrique à travers la rédaction d’une charte qui sera adoptée lors du sommet des universités vertes prévu lors de la COP27, la COP Africaine, en novembre 2022 en Égypte.
- Troisième point : l’importance de l’intégration des ODD liés au climat dans la formation universitaire initiale et continue.
- Un succès important de la COP26 a été la question de l’adaptation. Les textes adoptés reconnaissent désormais à quel point l’adaptation est cruciale alors que pendant si longtemps, l’accent a été mis uniquement sur l’atténuation. Mais est-ce que nos sociétés savent comment approcher cette adaptation ?
- En outre, dans le futur, les gouvernements et les entreprises seront de plus en plus amenés à intégrer les ODD dans toutes leurs activités, et par conséquent, la demande de diplômés qui comprennent et peuvent mettre en œuvre cette vision ne fera que croitre.
- Les universités doivent donc s’assurer qu’elles équipent les dirigeants actuels et futurs, les décideurs, les enseignants, les innovateurs, les entrepreneurs et les citoyens avec les connaissances, les compétences et une motivation qui les aidera à contribuer à la réalisation des ODD, notamment en matière de changement climatique.
- Je tiens ici à souligner que le rôle des universités n’est pas seulement de préparer les étudiants dans leur formation purement académique, mais aussi de les préparer aux dilemmes éthiques auxquels ils seront confrontés afin que dans le futur ils puissent faire les bons choix pour la planète.
- Quatrième point : l’importance de l’expansion de la recherche en matière climatique. Lors de la COP26, nous savons tous que les textes approuvés ont été un compromis, ce qui reflète la divergence des intérêts et certaines contradictions profondes dans le monde d’aujourd’hui.
- Bien évidemment, les négociations autour d’un sujet aussi complexe que le changement climatique sont difficiles. Parvenir à des accords encore plus. Et cette COP a démontré de nouveau l’immense difficulté à arriver à un consensus, malgré l’évidence des constats scientifiques.
- Il nous faut donc plus que jamais continuer à améliorer l’état de la recherche scientifique et fournir des preuves, des données probantes et des solutions pour nos décideurs. Seule la recherche permettra d’apporter des solutions innovantes aux nombreux défis sociaux, économiques et environnementaux difficiles et complexes, dont certains nécessiteront des transformations dans le fonctionnement des sociétés et des économies et dans la façon dont nous interagissons avec notre planète. Les universités, jouent et continueront de jouer un rôle essentiel pour étayer et soutenir cette tâche.
- Cinquième et dernier point : Par l’intermédiaire de leur personnel, de leurs étudiants, de leurs campus, de leurs chaînes d’approvisionnement, les universités ont une empreinte sociale, économique et environnementale importante et elles se doivent d’Incarner les principes de durabilité à travers leur propre gouvernance, leurs opérations et leur culture organisationnelle.
- En mettant en place des politiques d’émissions nettes nulles, en investissant dans la production d’énergie renouvelable, en élaborant des plans de gestion pour la biodiversité et les écosystèmes sur le campus, en installant des systèmes de collecte, de stockage et de réutilisation de l’eau, en améliorant la gestion des déchets, en intégrant des considérations de durabilité dans les procédures d’achat, en restaurant les paysages dans leurs zones locales, et en soutenant des systèmes de transport durables, les universités contribueront directement à la réalisation des ODD en matière de changement climatique.
- Mesdames et Messieurs,
- A travers moi, le SNUD dans son ensemble, vous réitère son engagement, à soutenir le ministère de l’Enseignement supérieur et toutes les universités intéressées, dans la mise en œuvre de son engagement ambitieux. Nous nous tenons prêts à faciliter la mise en réseau avec d’autres universités, au Japon, au Royaume Uni, au Canada, au Ghana, en Afrique du Sud, en Italie, au Mexique et j’en passe. Nous pouvons bien évidemment également fournir une expertise technique et la mise à disposition des outils que nous avons développé tels que la boite à outil pour les Universités vertes développée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement
- Je termine avec ce message : Il n’y a pas de plan B, ni de planète B et nous ne pourrons jamais suffisamment souligner l’importance pour les universités de devenir des laboratoires vivants qui feront émerger le changement en devenant des modèles réussis d’espaces durables à leurs échelles.
- Je vous remercie de votre attention
Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative
RCO
Bureau du(de la) Coordonnateur(trice) résident(e)