Reconsidérer le développement rural : Ne laisser aucun village pour compte!
Selon Rapport Social Mondial des 2021 de l'ONU, le meilleur moyen d'aider le développement rural est une connectivité améliorée, et pas l'exode vers les villes
New York, le 20 mai 2021 – Grâce à de nouvelles approches, rendues possibles par
l’amélioration de l’accessibilité et de la desserte Internet, quelque 3,4 milliards de personnes
vivant en milieu rural pourront bénéficier d’une meilleure qualité de vie sans avoir à émigrer vers
les villes : c’est ce qui ressort du Rapport social mondial 2021, intitulé « Reconsidering Rural
Development » (Une nouvelle approche du développement rural).
La pandémie de COVID-19, couplée aux niveaux élevés de pauvreté et d’inégalité déjà
persistants, menace d’entraver les progrès accomplis au profit des populations rurales du
monde entier. Pourtant, la pandémie a également démontré que les nouvelles technologies
peuvent permettre à ces populations de prospérer, comblant le fossé entre les zones rurales et
les zones urbaines.
Selon le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, les nouvelles technologies offrent des
possibilités inédites en ce qui concerne le développement rural : « Il existe des solutions pour
construire un avenir plus écologique, plus inclusif et plus résilient. L’expérience de la pandémie
a révélé, entre autres, qu’une connexion Internet de haute qualité associée à des modalités de
travail flexibles permet d’exercer en zone rurale de nombreux emplois traditionnellement
assimilés aux zones urbaines. »
L’essor des nouvelles technologies numériques offre une possibilité de combler l’écart entre les
zones rurales et les zones urbaines en permettant aux populations rurales d’accéder au
financement numérique, à des outils de précision capables d’améliorer le rendement des
cultures agricoles ainsi qu’à des emplois pouvant être exercés à distance.
Environ 67 % de la population des pays à faible revenu et 60 % de la population des pays à
revenu intermédiaire inférieur vivent en zone rurale. De plus, environ 80 % des personnes vivant
sous le seuil de pauvreté international se trouvent en milieu rural, et près d’un cinquième de la
population rurale vit dans l’extrême pauvreté (soit un taux quatre fois supérieur à celui de la
population urbaine) et ne peut pas accéder aussi facilement que la population urbaine à
l’éducation, aux soins de santé et à d’autres services essentiels.
Aujourd’hui encore, les femmes, les personnes âgées et les populations autochtones des zones
rurales sont victimes de discrimination en ce qui concerne les droits fonciers et l’emploi. Les
zones rurales abritent la majeure partie du capital naturel de la planète ; or, on assiste
actuellement à l’épuisement et à la dégradation de ces ressources. La déforestation et les
pratiques non durables de gestion des terres comptent parmi les principaux facteurs
responsables des changements climatiques et de la propagation de zoonoses.
Le Rapport social mondial 2021 présente de nouvelles stratégies visant à garantir que les
populations rurales, qui représentent près de la moitié de la population mondiale, ne soient pas
laissées pour compte tandis que le monde redouble d’efforts pour stimuler l’économie, réduire
les inégalités et lutter contre la crise climatique. Ce rapport plaide pour que les vies des
personnes soient améliorées là où elles se trouvent afin de rehausser le niveau de vie en zone
rurale.
Faire parvenir les avantages des zones urbaines aux zones rurales
Cette approche, dénommée « urbanisation in situ », consiste à faire en sorte que la population
rurale puisse bénéficier du même niveau de vie que la population urbaine, tout en évitant les
effets secondaires indésirables de l’urbanisation non durable. Le rapport contient des exemples
observés au Sri Lanka, au Japon et en Chine dans lesquels l’amélioration de l’accès à
l’éducation et aux soins de santé, l’augmentation des investissements dans les infrastructures
rurales et la réduction des disparités des revenus entre les zones rurales et les zones urbaines
ont permis d’améliorer les conditions de vie des populations rurales.
Il y est souligné qu’en Chine, en Inde et en Indonésie, bien que la pauvreté ait diminué dans les
zones rurales entre les années 2000 et l’année 2015, les inégalités s’y sont accrues. Pour
stimuler les progrès sociaux en milieu rural, la lutte contre les inégalités doit s’accompagner
d’efforts de réduction des niveaux de pauvreté. Il convient pour cela de mettre en place de
nouvelles stratégies de réforme foncière, d’élargir la protection sociale et d’abroger les lois
discriminatoires de manière à combattre concrètement les inégalités dont sont victimes les
femmes, les populations autochtones et les autres groupes vulnérables des zones rurales.
Dégradation des terres et émergence de zoonoses
Comme l’indique le rapport, la transformation des habitats naturels en terres agricoles est
responsable de 60 à 70 % de la perte de biodiversité totale et le recul des zones forestières et
sauvages est associé à la progression de zoonoses telles que la COVID-19. Le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat explique qu’environ 31 % des émissions
mondiales de gaz à effet de serre sont directement liées à l’agriculture et aux changements
d’affectation des terres. Il convient de déployer des stratégies pour accroître la résilience et
réduire la vulnérabilité des moyens de subsistance des populations rurales face aux
changements climatiques. Le rapport recommande l’adoption de mesures pour élaborer des
variétés végétales moins exigeantes sur le plan de l’utilisation des terres. Il promeut également
les systèmes agricoles mixtes et plaide en faveur d’une transition vers l’économie circulaire.
Par ailleurs, il est estimé que le déficit hydrique avoisinera les 30 % d’ici 2030 et que près de
95 % des terres de la planète risquent d’être dégradées d’ici 2050 si les tendances actuelles du
développement rural se poursuivent. Il est indispensable d’envisager des mesures promouvant
l’utilisation durable des ressources ainsi que la sécurité alimentaire.
Stimuler le secteur agricole
Les pays dans lesquels vivent au moins 501 millions de travailleurs agricoles risquent de ne pas
atteindre l’objectif de développement durable qui consiste à doubler la productivité agricole et
les revenus des petits producteurs alimentaires d’ici 2030. Le rapport reconnaît la nécessité de
redoubler d’efforts pour stimuler la productivité agricole en améliorant les infrastructures, en
utilisant des technologies adaptées, en proposant des incitations et en augmentant les
investissements. Il importe en outre d’accorder la priorité à des modèles agricoles propres aux
différents pays et aptes à soutenir les petits exploitants agricoles. La diversification est tout
aussi déterminante pour la transformation des zones rurales. Les nouvelles stratégies devraient
prévoir le développement d’activités autres que les activités agricoles, ce qui pourrait constituer
une source de revenu pour les jeunes.
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À propos du rapport :
Publication phare du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, le Rapport
social mondial traite des principales questions liées au développement social. Pour obtenir
davantage d’informations, veuillez consulter la page suivante : http://www.bit.ly/wsr2021.
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