Discours de la Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies
Cérémonie de signature du Cadre de coopération pour le Développement Durable
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions constitutionnelles et des départements ministériels,
Chers partenaires et chers collègues,
Mon arrivée au Maroc a coïncidé avec un moment inoubliable ; celui de la communion d’une nation autour de l’épopée de son équipe de football. Les Lions de l’Atlas nous ont rappelé que le travail collectif et la bonne intention, « Niya al hassana », sont les conditions nécessaires du succès, et que le pays en regorge. Et leurs victoires ont fait du Maroc le porte-étendard du continent africain et du monde arabe.
Ce fut un honneur pour moi d’avoir été nommée par le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Antonio Guterres, à la fonction de Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies pour le Développement Durable au Royaume du Maroc, et de débuter mon mandat sur cet élan : celui d’un pays ancré dans sa profondeur historique, riche de sa culture plurielle et fort de sa Niya.
Le Cadre de Coopération pour le Développement Durable, que l’on signe aujourd’hui, est un outil ; et cet outil a une ambition : celle d’appuyer les efforts du Maroc pour atteindre les Objectifs de Développement Durables à l’horizon 2030.
L’atteinte des Objectifs de Développement Durable n’est pas un vain mot à l’heure où notre monde traverse une succession de crises existentielles, qui ne connaissent pas de frontières, et dont les effets se ressentent au sein de chaque société, notamment sur les plus vulnérables d’entre nous.
Notre monde est celui d’une crise climatique majeure, dont les populations subissent de plein fouet les effets disproportionnés, de la sécheresse chronique à d’autres événements climatiques extrêmes.
Notre monde est aussi celui d’une interdépendance globale, où l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires menacent les conditions de vie de centaines de millions d’êtres humains.
Notre monde est celui d’une remise en question croissante des principes édictés par la Charte des Nations Unies ainsi que par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui fondent le droit international.
Pourtant, la réponse à ces crises existentielles ne peut être conçue en dehors d’une action collective et inclusive au sein des pays, et dans la coopération entre les pays. Le document que nous signons aujourd’hui représente la déclinaison nationale de cette ambition.
Le Cadre de coopération a été élaboré au terme des échanges entre les parties prenantes nationales et le Système des Nations Unies durant 2021 et 2022 ; et je veux, aujourd’hui, rendre hommage au travail qui a été accompli par le Ministère des Affaires Etrangères, ainsi que par les départements ministériels et les institutions nationales. Je veux également remercier Monsieur le Ministre pour son soutien à ce processus inclusif, qui reflète notre engagement commun en faveur des ODD.
Le Cadre de coopération a donc été élaboré en répondant à trois critères clés :
- (i) L’alignement avec les priorités gouvernementales. Le Cadre de coopération est en accord avec les objectifs stratégiques du Nouveau Modèle de Développement ;
- (ii) Ne laissez personne pour compte, en conjuguant des outils tels que l’approche fondée sur les droits humains, et l’approche genre ;
- (iii) L’identification de l’avantage comparatif du Système des Nations Unies dans un pays à revenu intermédiaire tel que le Maroc.
Mesdames et Messieurs,
Les Objectifs de Développement Durable ne sont pas un slogan. Les ODD sont le cadre conceptuel permettant de mesurer les progrès de l’humanité vers un monde où chacune et chacun pourra mener une vie digne et respectueuse de la planète et de l’environnement.
Eliminer les maladies infectieuses ciblant les enfants n’est pas un slogan. Le Maroc en a fait une réalité avec un taux de vaccination de 95%, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.
Protéger les plus vulnérables des aléas de la vie n’est pas un slogan. Le Maroc est en train de mettre en œuvre la généralisation de la Protection sociale ainsi que la Couverture médicale universelle, qui couvre aujourd’hui plus de 70% de la population.
Diminuer les émissions de gaz à effet de serre et décarboner l’économie n’est pas un slogan. Le Maroc s'en donne les moyens en s’engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 45,5% d’ici 2030, et cela conformément aux Accords de Paris.
Le monde et le Maroc n’ont pas de temps à perdre pour répondre à ces défis.
Pour un pays riche de ses ressources humaines et porté par le leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi, la valeur ajoutée de l’ONU, c’est d’abord sa capacité de rassemblement.
Tant de pays à travers le monde sont confrontés à des défis similaires, et gagnent à les traiter par la coopération. Les Nations Unies sont la plateforme par excellence de rencontres, d’échange et de diffusion des meilleures pratiques. Cette capacité de rassemblement, de diffusion et d’échange est une ressource pour le Maroc, tant pour améliorer sa trajectoire que pour mettre en valeur ses propres réussites et partager son expérience et son expertise, dans la région et au-delà
En septembre 2023, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, les chefs d'État et de gouvernement se réuniront à New York pour suivre et examiner la mise en œuvre à mi-parcours du Programme 2030 des 17 Objectifs de développement durable (ODD). Ce sera également l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre de la réforme des Nations Unies, que le Maroc a soutenu et dont il a été le premier contributeur parmi les Etats africains, à travers le Fonds Fiduciaire à vocation spéciale (SPTF).
Ce sera l’occasion pour le Royaume d’apporter sa contribution à la discussion globale sur la réponse aux crises multiples et imbriquées auxquelles le monde est confronté. Ce rendez-vous sera celui de la mi-parcours : il nous reste 7 ans pour faire de la vision portée par les ODD une réalité.
Je suis convaincue que le Maroc, par l’engagement de son gouvernement, la vivacité de sa société civile, le dynamisme de son secteur privé et la Niya des Marocaines et des Marocains, je suis convaincue donc que le Maroc sera au rendez-vous de l’agenda 2030, et que le Système des Nations Unies est là pour l’y accompagner.
Merci pour votre confiance et votre attention.