Grande mobilisation pour les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles
10 décembre 2018
Du 25 novembre au 10 décembre 2018, les organisations nationales, les agences de l'ONU et les médias ont participé à cette campagne mondiale.
Du 25 novembre au 10 décembre 2018, plusieurs institutions nationales, ONG, agences des Nations Unies au Maroc mais aussi les médias se sont mobilisés pour contribuer aux efforts de sensibilisation et de lutte contre les différentes formes de violences que subissent les femmes et les filles.
Le démarrage de la campagne a eu lieu au site historique du Chellah à Rabat le samedi 24 novembre, veille de la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Le village créé pour ce lancement a rassemblé, aux côtés des agences des Nations Unies, le Ministère Public, le Ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social, l’Entraide Nationale, le Ministère de la Justice, et la Direction générale de la Sureté nationale (DGSN) du Ministère de l’Intérieur, et, du côté des ONG, la Fondation Orient Occident, l’Association Marocaine pour les Droits des Femmes (AMDF), Ennakhil, l’Institut Marocain pour le Développement Local (IMADEL), YTTO, Théâtre Aquarium ainsi que Quartiers du Monde. L’évènement a été marqué par des mots de commémoration du Ministère Public, du Système des Nations Unies pour le Développement au Maroc et de l’ONU Femmes, précédés de la marche performative de #ZankaDialna et suivis d’un lâcher de ballons orange biodégradables symbolisant une parole libérée et un avenir sans violence.
A l’instar de plusieurs bâtiments et monuments mondiaux, sept édifices marocains ont renouvelé leur engagement ou rejoint pour la première fois l’initiative Orangez le Monde. Le Parlement, le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, le siège de la Délégation de l’Union européenne au Maroc ont, encore cette année, été illuminés en orange. Grande première pour 2018 : la gare ferroviaire de Marrakech, le siège historique de Bank Al Maghrib ainsi que le pont Mohammed VI, le plus grand pont à haubans d'Afrique, ont fait leur entrée dans la liste mondiale #OrangeTheWorld. La Haute autorité de la communication audiovisuelle a également contribué aux efforts de sensibilisation visés par cette campagne en affichant, sur l’écran de son siège, des statistiques sur la prévalence des violences faites aux femmes et aux filles au Maroc. Et la Tour Maroc Telecom, unique gratte-ciel de Rabat de 91 mètres de hauteur, a affiché le slogan 2018 de la campagne et le pictogramme représentant les violences faites aux femmes. L’opérateur télécom a également contribué à la campagne avec l’envoi de sms de sensibilisation à l’ensemble de ses abonné·e·s.
Côté médias, les deux groupes SOREAD 2M et Eco-Médias ont réitéré leur engagement auprès d’ONU Femmes pour accompagner les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes et aux filles. Ainsi, pour commémorer la journée pour l’élimination de la violence faite aux femmes, les journalistes de la chaîne télé 2M et leurs invité-es ont porté des écharpes orange à l’écran le dimanche 25 novembre. En plus de dédier plusieurs émissions à la thématique de la campagne, notamment sur Radio 2M, le groupe a également produit une série de 30 capsules diffusées quotidiennement à la télévision et sur le web où des hommes et des femmes, témoins et victimes de harcèlement, s’expriment sur le harcèlement sexuel. Les journaux Assabah et L’Économiste, qui soutiennent la campagne depuis 2015, ont dédié tout au long des 16 jours un espace quotidien dans leurs versions papiers et électroniques de présentation des résultats de l’enquête internationale IMAGES sur les hommes et l’égalité des sexes, réalisée en 2016 dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. Le magazine Femmes du Maroc a aussi sorti un dossier spécial sur la violence et les mouvements marocains qui la dénoncent et ce, dès début novembre, en plus de plusieurs articles et témoignages sur la version web.
Les organisations de la société civile ont organisé de nombreux événements de sensibilisation pendant la campagne, accompagnant également les associations de quartier et organisations communautaires pour toucher un public diversifié. A Marrakech, l’Institut Marocain pour le Développement Local (IMADEL) a déployé un programme d’activités quotidiennes de sensibilisation pendant les 16 jours mêlant sport, théâtre, tables rondes et visant les filles, les femmes mais aussi les garçons. L’association et centre d’écoute Ennakhil a produit et diffusé des capsules de sensibilisation sur les chaînes Radio Plus et Amazigh. A Casablanca, l’Association Marocaine pour les Droits des Femmes (AMDF) a organisé une activité de sensibilisation avec les étudiant-es de la Faculté de droit – Aïn Chock sous forme d'un parlement parallèle. Ces mêmes étudiant-es ont présenté leurs recommandations lors d’un point de presse et participé, avec la Directrice d’IMADEL et un des fondateurs de Zanka Bla Violence, à l’émission Khbar Nnass sur Medi1TV pour échanger sur les activités de la campagne. Sept organisations non gouvernementales émergentes provenant de Fqih Ben Salah, Youssoufia, Larache, Salé, Ouarzazate et Fez se sont retrouvées à Rabat pour partager leur expériences en matière d'implication des hommes dans la promotion de l'égalité, l'autonomisation des femmes et la lutte contre les violences de genre lors de la clôture du projet Taziri mis en œuvre par Quartiers du Monde dans le cadre du programme régional « Hommes et Femmes pour l'égalité entre les sexes ».
Les partenaires des institutions nationales se sont également mobilisés dans le cadre de la campagne. Ainsi, une centaine de substituts des Procureurs du Roi, affectés sur l’ensemble du territoire marocain, ont participé à une journée d’étude sur la protection pénale des femmes à la lumière de la loi n°103-13 sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes, entrée en vigueur le 12 septembre 2018. Sous le slogan de la campagne, le Ministère de la Santé a présenté son programme national pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence lors d’une journée organisée pour les assistant·e·s sociaux/ales des unités médicales de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence. La campagne a également été l’occasion de lancer un programme ambitieux de renforcement des capacités des professionnel-les de l’Entraide Nationale : nouvelles recrues assistant·e·s sociaux/ales, psychologues, directeurs/trices d’établissements pour les femmes et cadres de niveau central et territorial. Enfin, le Ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social a invité ONU Femmes à se joindre à une rencontre organisée à destination de la société civile pour les accompagner sur leurs rôles de plaidoyer, de service et de coordination et pour écouter leurs difficultés et besoins d’appui.