Manal Bidar, porte-voix des générations futures
Histoire de Manal Bidar.
Ce sont les jeunes qui peuvent faire pencher la balance dans la lutte contre les changements climatiques.
Et pour cause: ce sont les futures générations qui seront le plus affectées par cette crise qui peut mettre en péril la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau et la sécurité des nations pendant des décennies à venir.
C’est la voix qu'œuvre à faire entendre Manal Bidar aux décideurs dans les sommets mondiaux les plus importants, elle qui a décidé de s’engager en 2016, alors âgée d’à peine 13 ans.
Activiste à 13 ans
Ses objectifs étaient clairs dès le début: inclure la jeunesse dans les procédures des négociations axées sur le climat et mobiliser la jeunesse internationale, surtout africaine, pour s’impliquer pareillement dans la lutte contre cette crise environnementale.
“J’ai été initiée aux changements climatiques à l’âge de 10 ans lors d'un cours à l'école. Cependant, je n'ai jamais appris que cette problématique est en effet une crise grave, et même fatale qui menace notre planète. Ce qui me choque le plus est le fait que mon futur, mes rêves et mes ambitions en tant que jeune, sont également mis en danger”, explique celle qui est aujourd’hui ambassadrice de l’African youth climate hub, une plateforme de la jeunesse africaine pour le climat, et conseillère stratégique au GCA, Centre mondial sur l'adaptation.
A 13 ans, le premier fait d’arme de cette gadirie est de fonder un club environnemental local, “Les amis de la Terre Agadir” qui organisera avec ses camarades leur toute première grève pour le climat le 5 novembre 2016. “Lors de cette grève, nous avons collecté les déchets de la plage locale, sensibilisé les citoyens et surtout plaidé pour la justice climatique”, se rappelle-t-elle.
Depuis, Manal Bidar s’est engagée dans plusieurs initiatives et organisations, guidée à chaque fois par son désir d'approfondir sa réflexion, d’apporter sa contribution au changement et mobiliser des jeunes des quatre coins du monde, elle qui maîtrise couramment quatre langues.
Ainsi rencontrer à différentes occasions et missions des activistes, des héros de tous les jours, issus de contrées éloignées, et parfois de régions entières qui subissent les contrecoups d'événements climatiques de grande échelle, la conforte dans sa cause.
Faire porter leur voix devient sa mission en représentant le Maroc dans différents sommets. Au sommet du G20, tenu du 26 au 27 juin 2019 à Kyoto, elle met la lumière sur les efforts du Maroc en termes de transition énergétique, et plaide pour une meilleure intégration de la jeunesse africaine et internationale dans les négociations axées sur le climat.
Au premier sommet jeunesse-climat qui s'est tenu à New York le 21 septembre en 2019, elle déplore que le continent africain soit « le plus vulnérable face à cette crise climatique en dépit de ses contributions minimales en termes de gaz à effet de serre », et surtout elle met la lumière sur le potentiel des jeunes capables d’accélérer la course des efforts climatiques, s’ils sont suffisamment soutenus.
À la PreCOP26 à Milan en septembre 2021, le premier évènement qui a inclus une confrontation directe entre les preneurs de décision et plus de 400 jeunes du monde entier, elle souligne les perspectives de la jeunesse marocaine lors des discussions fermées tout en contribuant à une approche analytique et critique des propositions proposées.
Les jeunes, les leaders dont l’avenir a besoin
Entre toutes ces grand-messes internationales, le parcours de Manal a été ponctué par différents projets visant à renforcer les capacités de la jeunesse: ateliers de formations, webinaires et incubateurs.
Consciente de l’ampleur du défi et de la nécessité d’agir sur différents fronts et à différentes échelles après l’examen minutieux des jeunes, elle a aussi pris part à l’élaboration de divers rapports, notamment en tant que Conseillère puis Coordinatrice de Projet du Gouvernement Marocain Parallèle des Jeunes, mais également en tant que qu'assistante de Recherche, puis conseillère stratégique au GCA.
Dans ce sens, ses travaux ont porté sur les impacts des évènements météorologiques extrêmes et ont été, entre autres, intégrés au rapport de recherche final présenté lors du Sommet des Nations Unies pour l’adaptation aux Pays-Bas, en janvier 2021.
Figure également dans son long palmarès, sa mission en tant que chargée de communication de YOUNGO, un regroupement le plus large, substantiel et pertinent de la jeunesse pour le climat.
Un week-end avant la COP26, YOUNGO a présenté à Glasgow la déclaration COY16 Global Youth Position, représentant les points de vue de plus de 40 000 jeunes "leaders du climat" du monde entier. Ceux qui ont décidé d’agir pour sauver la terre, Manal en fait partie.