Communiqué de presse

Journée mondiale de l'enfance : Les adolescents et jeunes marocains s’expriment sur les grandes préoccupations aux niveaux global et national

19 novembre 2021

Rabat, le 19 novembre 2021 – Comment les adolescents, les jeunes et les adultes au niveau international et au Maroc voient leur monde, quels sont leurs avis et perceptions croisés des grandes préoccupations d’ordres global et national ? L’UNICEF, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, présente les conclusions d’un sondage conduit en partenariat avec l’institut Gallup auprès des adolescents, jeunes et adultes de 21 pays dont le Maroc.

 

Comment les adolescents et jeunes en comparaison avec les adultes voient leurs présent et futur ? Cette enquête internationale conduite en pleine pandémie Covid19 par l’UNICEF, en partenariat avec l’institut Gallup, montre que les jeunes au niveau global sont plus susceptibles de juger l’enfance d’aujourd’hui meilleure que celle d’hier. La moitié d’entre eux, 50% estime que de nos jours, les enfants sont en meilleure santé, mieux éduqués et plus protégés physiquement que la génération de leurs parents. Et pourtant, malgré cet optimisme affiché, les jeunes ne manquent pas de souligner certaines exigences : ils ne tolèrent plus l’inaction face aux changements climatiques, se montrent critiques vis-à-vis des informations qu’ils consomment sur les réseaux sociaux, et sont confrontés à des épisodes de déprime et d’anxiété. Ils sont nettement plus susceptibles que leurs aînés de se considérer comme des citoyennes et des citoyens du monde, et également plus enclins à plébisciter la coopération internationale comme moyen de résoudre des défis tels que la pandémie de COVID-19.

Qu’en est-il du Maroc ?

Réalisée dans le cadre du projet L’Enfance en évolution, cette enquête, inédite en son genre, sonde différentes générations pour décrypter et croiser le regard qu’elles portent sur le monde et sur l’enfance à l’heure actuelle. Elle a couvert différents sujets allant de l’appréciation de la qualité de l’éducation à la perception de l’impact du changement climatique en passant par la confiance envers les médias et les institutions religieuses, scientifiques et politiques, ainsi que des sujets d’actualités mondiales. Plus de 21 000 personnes réparties en deux tranches d’âge (15-24 ans et 40 ans et plus) ont été interrogées dans 21 pays, dont le Maroc.

Les adolescents et jeunes au Maroc se sont ainsi exprimés. Le sondage montre que les adolescents et jeunes dans le pays réclament des progrès plus rapides dans la lutte contre les discriminations, davantage de coopération entre les pays, et une écoute attentive de la part des décideurs. Sur un sujet de droits, celui du mariage des enfants, ils sont 58% à penser que l’âge minimum acceptable pour se marier devrait être au-dessus de l’âge légal actuel (18 ans), contre 52% pour les 40+. S'agissant de la qualité de l’éducation, seulement 53% des 15 à 24 ans au Maroc estiment qu'elle s’est améliorée au cours de la dernière génération, contre 73% des jeunes qui le pensent au niveau mondial. Le Maroc dispose aussi de la proportion la plus faible de personnes (42% au Maroc comparativement à 72% au niveau global), à rapporter que la technologie est bonne pour l’éducation.

En ce qui concerne la perception de l’avenir, les jeunes au Maroc présente une exception : seuls 45% des interrogés pensent que le monde sera meilleur pour les générations à venir, contre 50% au niveau mondial. Paradoxalement, 61% des 40 ans et plus interrogées au Maroc pensent que les enfants seront économiquement mieux lotis que leurs parents. Aussi, 52 % des jeunes reconnaissent-ils l'incidence élevée des problèmes de santé mentale contre 40% des adultes (40 ans et plus) – et les deux générations s’accordent à dire que les enfants d’aujourd’hui ressentent plus de pression pour réussir. Au sujet de l'actualité brûlante du changement climatique, le Maroc est aussi l’un des pays où une majorité des jeunes de 15 à 24 ans est consciente des répercussions du changement climatique. En effet, 76% des 15-24 ans des jeunes au Maroc pensent que le gouvernement devrait prendre des mesures draconiennes à ce sujet.

S'agissant de l’appréciation de différents acteurs, l’enquête révèle que les adolescents et jeunes au Maroc se fient généralement davantage aux institutions religieuses (64%) et aux scientifiques (54%). Également, 58% des 15-24 ans interrogés au Maroc estiment qu’il est très important que les politiciens écoutent la voix des enfants lorsqu’ils prennent des décisions.

« Si cette étude brosse un tableau nuancé des fractures générationnelles, une image ressort néanmoins clairement : les enfants et les jeunes incarnent bien plus aisément l’esprit du XXIe siècle que leurs parents », a déclaré Henrietta Fore en commentant les résultats au niveau mondial. « L’UNICEF s’apprête à célébrer le mois prochain son 75e anniversaire, et à la veille de la Journée mondiale de l’enfance, il est essentiel que nous écoutions directement les jeunes nous parler de leur bien-être et de la manière dont leur vie change».  

Principaux résultats de l’enquête concernant le Maroc:

  • Seulement 53% des 15 à 24 ans au Maroc estiment que la qualité de l’éducation s’est améliorée au cours de la dernière génération, contre 73% au niveau global.
  • Le Maroc dispose de la proportion la plus faible de personnes (42% au Maroc comparativement à 72% au niveau global), rapportant que la technologie est bonne pour l’éducation.
  • Le Maroc est l’un des pays où une majorité des jeunes de 15 à 24 ans sont conscients des répercussions du changement climatique ; par ailleurs c’est l’un des pays où les jeunes (76% des 15-24 ans) et les adultes (82% pour les plus de 40 ans ) croient que le gouvernement devrait prendre des mesures draconiennes pour lutter contre le changement climatique. 
  • Les 15-24 ans au Maroc font plus confiance en les institutions religieuses (64%), suivi des scientifiques 54%, et beaucoup moins aux  autres acteurs. Toutefois, les 15-24 ans croient moins en les scientifiques que les plus de 40 ans (62%).
  • 58% des 15-24 ans interrogés au Maroc estiment qu’il est très important que les politiciens écoutent la voix des enfants lorsqu’ils prennent des décisions.
  • Le Maroc présente une exception : seuls 45% des 15-24 ans interrogés pensent que le monde sera meilleur pour les générations à venir, contre 49% des 40 ans et plus.
  • Au Maroc, 61% des 40 ans et plus interrogées pensent que les enfants seront économiquement mieux lotis que leurs parents.
  • On note un écart générationnel significatif en ce qui concerne la proportion de personnes déclarant que les enfants et les jeunes ressentent plus de pression à réussir que leurs parents (52% contre 40%)
  • 58% des 15-24 ans pensent que le minimum d’âge acceptable pour se marier devrait être au-dessus de l’âge légal actuel (18 ans), contre 52% pour les 40 ans et +.
  • 44% des 15-24 ans s’identifient comme appartenant au monde contre seulement 18% des 40 ans et +.

 

 

Aniss

Aniss Maghri

UNICEF
Spécialiste en plaidoyer et communication

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l'enfance

Objectifs poursuivis à travers cette initiative