Discours de Mme Nathalie Fustier Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Maroc à l’occasion de la cérémonie de clôture de la campagne « IDONT » de l’UNFPA sur le mariage des enfants.
Discours prononcé à Rabat, le 19 avril 2023.
Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc.
Monsieur le Directeur de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc
Madame la Ministre de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille
Monsieur le Ministre de la Justice
Madame la Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme
Madame l’Ambassadrice du Canada au Maroc
Mesdames et Messieurs les Représentants du FNUAP, UNICEF et ONU Femmes
Mesdames et Messieurs les représentants des départements ministériels et des institutions nationales
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames et Messieurs les représentants des associations de la société civile et des médias
Excellences, Mesdames et Messieurs, Honorable assistance
C’est avec un réel plaisir que j’assiste, en tant que Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Maroc, à cet évènement de clôture de la campagne « IDONT », sur le mariage des enfants.
Permettez-moi, tout d’abord, de remercier les organisateurs de cette campagne, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ainsi que la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, les agences de l’UNICEF et d’ONU Femmes, et toutes les personnalités qui se sont engagées pour la réussite de cet évènement. Je remercie également tous les participants présents aujourd’hui qui ont grandement contribué aux efforts permettant une prise de conscience de l’urgence d’éradiquer le mariage des enfants.
Mesdames et messieurs,
Aujourd’hui, nous célébrons 50 personnalités marocaines qui se sont prononcées, publiquement, contre le mariage des enfants et que je salue, à cette occasion. Beaucoup d’entre elles, sont présentes parmi nous, et je les en remercie.
Le mariage des enfants demeure l’une des violations des droits humains les plus répandues au monde, et touche plus particulièrement les filles.
En effet, une fille sur cinq dans le monde est mariée ou en union avant l’âge de 18 ans. Ce ratio est deux fois plus élevé dans les pays en voie de développement, avec 10 % de filles mariées avant l’âge de 15 ans et 36 % avant l’âge de 18 ans.
Même si au cours de ces dix dernières années, on constate une sensible régression du phénomène, avec une baisse de 15 % du nombre de filles mariées avant l’âge de 18 ans, les progrès restent cependant, mitigés, avec de vraies disparités entre régions, et au sein même des pays.
Cela signifie, qu’à ce rythme, la cible 5.3 des Objectifs de développement durable, associée entre autres au mariage des enfants, au mariage précoce ou au mariage forcé, ne sera pas atteinte d’ici 2030, dans aucune région du monde.
Mesdames et Messieurs,
Comme ailleurs dans le monde, au Maroc, le mariage avant 18 ans, touche particulièrement les filles. Ce mariage précoce représente non seulement une violation des droits fondamentaux de ces enfants mais cette pratique met en danger leurs vies et leur santé, compromettant la réalisation de leur plein potentiel et la liberté de choix de leur vie et de leur parcours.
Le mariage des enfants génère également des coûts importants pour la société : coûts liés à une croissance démographique plus élevée, à des revenus du travail plus faibles pour les femmes à l’âge adulte, et à des taux plus élevés de retard de croissance et de mortalité des enfants de moins de cinq ans.
Pour résumer, le mariage des enfants constitue une condamnation à vie perpétuant la vulnérabilité de l’enfant.
Pour le Système des Nations Unies pour le Développement, l’éradication du mariage des enfants est une priorité.
L’ONU a ainsi développé plusieurs initiatives. Je citerais, par exemple, le Programme mondial UNFPA-UNICEF pour mettre fin au mariage des enfants à l’horizon 2030, qui constitue la plus large initiative, au monde, visant à éradiquer le mariage des enfants.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de féliciter le Royaume du Maroc pour les avancées réalisées dans ce domaine.
Je souhaiterais, en effet, saluer le rôle de Son Altesse Royale, Lalla Meryem pour sa contribution à l’adoption en 2020 de la déclaration de Marrakech pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes et contre le mariage des enfants.
A la suite de l’adoption de cette déclaration fondamentale au Maroc, les Agences des Nations Unies, l’UNICEF, l’UNFPA et ONU Femmes se sont engagées dans la mise en œuvre du plan d’action intégré pour la lutte contre le mariage des enfants adopté en novembre 2022.
Mesdames et Messieurs
Avant de conclure, je voudrais réitérer l’engagement du Système des Nations Unies au Maroc pour continuer à soutenir les efforts du Royaume afin de garantir l’égalité effective entre femmes et hommes, l’éradication de la pratique néfaste du mariage des enfants ainsi que l’autonomisation socio-économique des filles et des femmes et leur participation active au développement.
Je vous remercie de votre attention.