La reine Máxima, Mandataire spéciale du Secrétaire général de l'ONU conclut sa visite au Maroc
La finance inclusive pilier de la stratégie nationale d'inclusion financière, de protection sociale et de résilience climatique.
SM La reine Máxima des Pays-Bas a conclu aujourd'hui une visite de trois jours au Maroc en sa qualité de Mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la finance inclusive pour le développement (UNSGSA). La numérisation des paiements, le développement du secteur des technologies financières et la finance verte inclusive ont été au centre de réunions de la mandataire spéciale avec des dirigeants clés au sein du gouvernement et du secteur privé.
L'inclusion financière reste un enjeu prioritaire au Maroc. En 2021, 44 % des adultes dans le pays avaient accès à des services financiers formels, selon le Global Findex de la Banque mondiale (2021), ce qui représente une augmentation de 29 % par rapport à 2017. Elle est constituée en grande partie des comptes traditionnels dans les institutions financières - l'argent mobile n'existait pas au Maroc avant 2017. Pourtant, 15 millions d'adultes au Maroc ne sont toujours pas bancarisés. Il s’agit notamment les groupes mal desservis tels que les catégories les plus pauvres, les femmes, les petits exploitants agricoles, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME).
Lors d'une réunion bilatérale mercredi entre la reine Máxima, Mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et le Chef du gouvernement du Royaume du Maroc M. Aziz Akhannouch, les deux dirigeants ont évoqué l'importance des paiements numériques en vue d’amener les personnes vers le secteur financier formel, ainsi que pour soutenir les programmes d'aide sociale. Ceci est essentiel pour mieux atteindre les groupes mal desservis.
La Mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations Unies a souligné l'importance d’accorder la priorité au développement du secteur des technologies financières au Maroc à travers une réglementation, des politiques et des investissements efficaces sur le marché. A titre d’exemple, l'élaboration d'une approche de supervision de la réglementation des technologies financières peut considérablement accélérer ce programme.
Le dialogue s'est concentré également sur la poursuite du développement et de l'adaptation des réglementations et des politiques financières pour soutenir la finance verte inclusive. Avec l'augmentation des risques climatiques et l'exposition de la sécheresse, la mandataire spéciale a suggéré que le Maroc pourrait inclure la finance verte inclusive comme pilier central de sa stratégie nationale d'inclusion financière, et aussi d'adapter les programmes de protection sociale pour mettre l'accent sur la résilience climatique.
La mandataire spéciale a discuté de plusieurs de ces thèmes tout au long des réunions bilatérales qu’elle a tenu lors de sa visite, notamment avec S.A.R. la Princesse Lalla Meryem du Maroc (Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO), le Secrétaire général du Gouvernement M.Mohamed El Hajoui, la Ministre de l'Economie et des Finances Mme.Nadia Fettah Alaoui, le Ministre de l'Industrie et du Commerce M. Ryad Mezzour, la Ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'Administration Mme. Ghita Mezzour, le gouverneur de Bank Al-Maghrib M. Abdellatif Jouahri et la Présidente de l'Autorité marocaine des marchés des capitaux Mme. Nezha Hayat.
La Mandataire spéciale a également effectué deux visites de terrain afin de rencontrer des entrepreneurs et des clients pour entendre directement leurs expériences d'utilisation de divers services et produits financiers, notamment les avantages et les défis liés à l'amélioration de la santé financière et de la résilience. Ainsi le lundi à Casablanca la Mandataire spéciale a rendu visite aux fondateurs d'une startup marocaine nommée Chari, qui dispose d'une plate-forme en ligne et d'une application mobile permettant aux boutiques familiales de se procurer numériquement des biens pour leurs magasins. Ceci a bouleversé le modèle de distribution traditionnel consistant à donner la priorité aux grands détaillants tels que les hypermarchés et les discounters qui achètent en gros. La reine Máxima a rencontré l'un de ces marchands pour en savoir plus sur son expérience avec l'application Chari. La société vise également à s’étendre aux services financiers numériques pour les petits commerçants, qui sont souvent en dehors du système financier formel.
Pour sa deuxième visite, SM La Reine Maxima s'est rendue mardi à Rabat, où elle a appris comment la Fondation Arrawaj vise à atteindre les micro-entrepreneurs et les entreprises de financement généralement exclus du système financier formel. Cette fondation offre des services financiers tels que le microcrédit, la micro assurance ainsi que des services non financiers comme la formation. La Mandataire Spéciale a rencontré deux des clients de la fondation pour entendre leurs réflexions, dont celles d’une femme qui a lancé une boulangerie à domicile et un homme qui vend du cuir traditionnel et des produits artisanaux dans une petite boutique à la Médina de Rabat.
Il s'agissait de la première visite de la reine Máxima au Maroc sous son mandat Onusien. Il a été soutenu par un petit groupe de partenaires du Groupe de référence de l'UNSGSA, notamment l'Alliance pour l'inclusion financière (AFI), le Groupe consultatif d'assistance aux pauvres (CGAP) et le Groupe Banque mondiale.