Saad Uakkas, l'environnement au service de la santé
Histoire de Saad Uakkas
L'action associative et humanitaire ne permet pas seulement aux jeunes d'aider leur prochain. Elle leur permet aussi d'ouvrir les yeux sur le monde, de cultiver leurs compétences et de forger leur propre voie… Pour contribuer, à juste titre, à changer ce même monde.
Originaire de Kénitra, Saad Uakkas, 25 ans, est un modèle de ces leaders de l’avenir.
Depuis qu’il a démarré ses études en médecine au Maroc, il y a plus de huit ans, ce militant pour le droit à la santé est impliqué dans plusieurs initiatives et missions auprès d’organismes nationaux et internationaux.
Un homme de terrain
Stéthoscope autour du cou et sourire large, Saad est toujours prêt à tendre la main, à donner le meilleur de lui-même.
Caravanes médicales dans les zones enclavées, ateliers de sensibilisation, formations, élaboration de rapports, actions de fédération et de mobilisation d’étudiants nationaux et internationaux de divers secteurs (médecins, ingénieurs), plaidoyers auprès d’élus et décideurs politiques locaux, nationaux et du monde… Il use de tous les moyens à sa disposition pour faire avancer sa cause.
“Pour moi, les maladies sont des conséquences. Si nous arrivons à améliorer l’environnement et le mode de vie des populations, nous serions capables de prévenir ces maladies et offrir une meilleure qualité de vie aux gens”, estime cet activiste qui poursuit actuellement ses études au Royaume-Uni, en Master en santé publique à la “London School of Hygiene & Tropical Medicine”.
Ainsi, en tant que membre de la Fédération marocaine des étudiants en médecine, il a sillonné, avec plusieurs groupes de médecins ou d'étudiants, le Maroc en long et en large à la rencontre des populations les plus vulnérables, touchant par ses initiatives plus de 25.000 personnes issues de zones reculées.
"Une seule santé"
Lutte contre covid-19, contre la résistance aux antimicrobiens, promotion de la santé sexuelle, prévention et gestion des maladies chroniques, amélioration de l'accès à l’eau, à la santé dans les zones reculées, promotion de l’agriculture durable, et même de la santé des animaux… Son domaine d’intervention, bien que large, se résume dans un seul et même concept: “One health”, l’approche “Une seule santé”.
“La santé des animaux, la santé des humains et la santé des écosystèmes sont interconnectées et interdépendantes. « Une seule santé » est une approche globale collaborative qui vise à comprendre et à contrôler les risques pour la santé mondiale ainsi qu’à favoriser un équilibre plus durable des écosystèmes. D’où l’importance de lutter contre
les changements climatiques et de préserver l’environnement afin d’assurer une bonne santé pour l’humanité”, explique Saad qui a œuvré au sein de la fédération internationale des associations d'étudiants en médecine IFMSA en tant qu'officier de liaison avec des organisations d'étudiants, mission qui lui permettait de relier 1,4 million d'étudiants en médecine à d'autres organisations d'étudiants.
Dans ce sens, il a assuré des formations pour les étudiants en médecine au niveau mondial et a travaillé sur un programme pour encourager les étudiants en médecine à inclure l’éducation sur le changement climatique dans leur cursus médical.
Lauréat du "Diana awards"
Et dans toutes ses batailles pour relever le grand défi du développement durable, Saad compte sur des alliés de taille: les jeunes.
“Les jeunes représentent plus de 35% de la population marocaine. Ils ont l’énergie, la connaissance et la créativité pour prendre la relève. Il faut leur donner la chance et l’espace pour s'épanouir, les accompagner pour lutter contre le changement climatique”, déclare Saad qui a récemment décroché le “Diana Award”, un prestigieux prix créé à la mémoire de Diana, la princesse de Galles, et qui est considéré comme la plus haute distinction qu’un jeune puisse recevoir pour ses actions sociales ou ses efforts humanitaires.
Par ailleurs, en participant à divers sommets à travers le monde, Saad ne rate aucune occasion pour rencontrer des jeunes activistes inspirants et engager des discussions avec des dirigeants politiques pour les appeler à plus de mesures pour l'autonomisation des jeunes. Et il n'a pas dérogé à la règle lors de la COP 26 où il a aussi représenté l'association Gharb pour la protection de l'environnement qui milite pour la séquestration du carbone comme outil d'enrichissement de la fertilité des terres agricoles tout en limitant l'émission des gaz effet de serre.
Il a aussi participé à la 16eme conférence climat des Nations Unies pour les Jeunes COY16, qui a eu lieu du 28 au 31 octobre, où saute aux yeux la force des jeunes du monde entier qui réfléchissent aux questions de biodiversité, d'agriculture durable, aux solutions locales pour des énergies renouvelables abordables, et s'activent à engager les décideurs et les entreprises dans l'action climatique et à promouvoir la puissance des approches adaptées localement. Autant de leçons à tirer des leaders du monde demain.