Mot de Mme. Sylvia-Lopez Ekra, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre le Sida
Célébration de la journée mondiale contre le sida organisée par le Ministère de la Santé et Protection Sociale du Maroc- Hôtel Farah, Rabat, 30 novembre 202
Mot de la Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies
pour le développement au Maroc
· Monsieur le Ministre de la Santé et de la protection sociale
· Madame la Présidente du Comité de coordination pour la lutte contre le sida et la tuberculose
· Madame la Présidente de Coalition plus
· Monsieur le Directeur de l’ONUSIDA
· Chers Collègues
· Chers partenaires
· Mesdames et Messieurs
Permettez-moi tout d’abord d’exprimer le plaisir que j’ai à participer à cette cérémonie d’ouverture de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le sida 2021 sous le thème « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies ».
Je tiens avant tout à remercier le ministère de la Santé de nous avoir tous réuni, pour marquer cette journée extrêmement importante qui cette année coïncide également avec les 40 ans de l’apparition du sida dans le monde et avec le vingtième anniversaire de la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Je saisis également cette occasion pour féliciter le Maroc qui, au côté de 20 autres pays africains, a participé aux célébrations des 20 ans du Fonds mondial en accueillant la Caravane de la Torche. Ceci marque la reconnaissance internationale des efforts et performances du Royaume, de l’excellent partenariat qui existe avec la société civile et de la bonne gestion des subventions reçues du Fonds mondial.
En effet, Mesdames et Messieurs, le Maroc, à travers le travail acharné du Ministère de la Santé, des départements ministériels et des ONG, peut se prévaloir de nombreux acquis en matière de riposte au sida, que cela soit en matière de couverture des populations clés les plus exposées par la prévention combinée, l’introduction d’innovations tel que la Prophylaxie préexposition et l’autotest, la diversification des approches de dépistage, l’élargissement de la prise en charge et du traitement antirétroviral, la réduction des risques auprès des Usagers de drogues injectables, la stratégie Santé dans les prisons, ou l’engagement pour l’élimination de la transmission mère enfant. La stratégie nationale en matière de droits humains et VIH avec l’implication du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) constitue un autre exemple notable.
Je salue également l’excellent travail des organisations de la société civile qui ont accumulé une grande expertise et savoir-faire en matière de prévention combinée pour les populations clés et d’appui psychosocial des personnes vivant avec le VIH.
Mesdames et Messieurs,
Ces constats encourageant ne nous permettent cependant pas d’oublier que malgré d’énormes progrès accomplis dans la lutte contre le sida à travers le monde, nous sommes encore loin, très loin, de notre objectif de mettre fin au sida. Si nos avancées accusaient déjà un retard avant la pandémie, celui-ci a été accentué en raison de systèmes de santé fragilisés, des perturbations aux services de prévention et de traitement du VIH et des inégalités exacerbées qu’elle a créé dans son sillage.
Ne nous y trompons pas, durant la pandémie, la riposte au sida a continué de son mieux mais ces bouleversements ont fait des ravages et force est de constater que les résultats sont moins bons. La journée d’aujourd’hui prend donc une signification toute particulière et est l’occasion de nous rappeler que la pandémie du sida, vieille de 4o ans est encore bel et bien parmi nous et ne s’est pas arrêtée.
De nouvelles personnes continuent d'être infectées, en particulier parmi les populations clés, les adolescentes et les jeunes femmes. Des personnes continuent de mourir de maladies opportunistes. Des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus sont toujours confrontées à la discrimination et aux violations de leurs droits humains.
L’heure est donc grave et comme nous le rappelle la Directrice exécutive de l’ONUSIDA Mme Winnie Byanyima dans son message à l’occasion de la journée mondiale. « Si nous continuons sur notre lancée actuelle, nous n’arriverons pas à faire infléchir suffisamment vite la tendance et nous risquons de voir la pandémie de sida se prolonger pendant des décennies. Nous devons accélérer la mise en place d’une série d’actions concrètes convenues par les États membres des Nations Unies pour lutter contre les inégalités qui favorisent le VIH ».
Mesdames et Messieurs
Ces engagements des Etats membres ont été cristallisés dans la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 qui a adopté des objectifs ambitieux en fixant de nouvelles cibles à atteindre d’ici à 2025. Pour cela, il nous faudra courageusement nous mobiliser pour l’éradication des inégalités, thème de cette année, car le constat est clair : les pandémies que ce soit celle du sida ou de la COVID 19 suivent les lignes de faille que constituent les inégalités.
Mesdames et Messieurs
En parlant d’inégalités et alors que les Nations Unies ont lancé le 25 novembre avec les partenaires nationaux, la campagne des 16 jours d’activisme pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes, je voudrais souligner l’importance de maintenir les droits humains et l’égalité des sexes au cœur de la riposte au sida. En effet, toutes les formes de violence, y compris la violence sexiste, sexuelle et sur le partenaire intime, peuvent augmenter le risque qu'une femme contracte le VIH. Les jeunes femmes victimes de violence conjugale sont 50 % plus exposées au risque de contracter le VIH que les autres femmes.
Je termine en renouvelant l’engagement du SNU au Maroc, fort de ces 25 agences, fonds et programmes, de continuer et de renforcer notre collaboration dans la riposte au sida, avec le Ministère de la Santé, les secteurs gouvernementaux, les Organisations de la société civile et le CCM, dans le cadre du plan conjoint des Nations Unies d’appui à la riposte au sida coordonné par le bureau de l’ONUSIDA, dont je souhaiter saluer le leadership.
Je vous remercie pour votre attention