Mot de Mme Sylvia Lopez-Ekra Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Maroc
Commémoration 2021 – 27eme anniversaire Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994
- Excellence, Mme Zaina Nyiramatama, Ambassadeur de la République du Rwanda et toute l’équipe de l’Ambassade
- M. le Président de la Chambre des Représentants
- M. le Maire de Rabat
- M. le Président de l’Université Mohammed V de Rabat
- M. le Président de la Fondation Diplomatique
- M. le Directeur General de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, membres du Corps diplomatique
- Mes chers collègues des Nations Unies
- Chers Membres de la communauté rwandaise au Maroc, amis du Rwanda
- Distingués Invités, Mesdames et messieurs
Je tiens à remercier l’ambassade du Rwanda, le Ministère des Affaires Etrangères, la Fondation diplomatique ainsi que mes collègues du système des NU, d’avoir uni leurs forces pour organiser cet événement important.
2021 marque le 27e anniversaire du génocide contre les Tutsis au Rwanda, l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité. En ce jour, nous rendons hommage à ceux qui ont été assassinés, compatissons avec tous ceux qui ont survécu où qu’ils soient dans le monde et élevons nos voix pour dire « plus jamais ».
Mesdames et messieurs
En effet, le devoir de mémoire mais aussi de prévention sont au cœur de cette journée. Le 20 avril 2020, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Secrétaire général d’étendre le programme de sensibilisation sur le génocide de 1994 géré par les Nations Unies et de prendre toutes les mesures nécessaires pour mobiliser la société civile pour éduquer nos sociétés, afin d’aider à prévenir de futurs actes de génocide.
Et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui, pour éduquer, ensemble.
Dans son message à l’occasion de la Journée, le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres nous mets en garde contre la complaisance car la lutte contre la haine est aussi importante aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 27 ans. J’espère que ses paroles de sagesse toucheront vos esprits, mais aussi vos cœurs, comme elles ont touché les miens quand je les ai lus pour la première fois, alors Mesdames et Messieurs, à ce stade, permettez-moi de vous lire quelques extraits de son message.
Je cite:
« Ces journées de 1994 restent dans notre conscience collective l’une des pires tragédies de l’histoire récente de l’humanité. Aujourd’hui, nous rendons hommage aux personnes qui ont été assassinées, nous nous recueillons sur les souffrances endurées et nous saluons la résilience des rescapés.
Alors que nous exprimons notre solidarité avec le peuple rwandais, il nous faut aussi regarder en face la réalité du monde contemporain et tirer les leçons des événements survenus il y a 27 ans.
Aujourd’hui, le monde entier vit sous la menace de groupes extrémistes résolus à grossir leurs rangs par la polarisation sociale et la manipulation politique et culturelle. Ces mouvements extrémistes représentent la principale menace de sécurité intérieure dans bien des pays. Les outils et les techniques auxquels recourent les extrémistes évoluent, mais leurs propos et messages ignobles restent les mêmes.
La déshumanisation des communautés, la désinformation et les discours de haine qui attisent la violence.
Nous avons vu ce qui s’est passé au Rwanda en 1994, et nous connaissons le lourd tribut de la haine qu’on laisse triompher. Pour empêcher que l’histoire ne se répète, nous devons lutter contre ces mouvements de haine qui sont devenus une menace transnationale. Nous devons redoubler d’efforts et établir un programme commun pour renouveler et redynamiser notre action collective.
Ce faisant, nous devons défendre les droits humains et continuer de promouvoir des politiques qui respectent pleinement chaque membre de la société. Le Rwanda a vécu l’un des plus douloureux chapitres de l’histoire moderne de l’humanité, mais son peuple a réussi à renaître de ses cendres.
Après avoir subi d’indicibles violences et actes de discrimination fondés sur le genre, les Rwandaises occupent aujourd’hui plus de 60 % des sièges au parlement – ce qui fait du Rwanda un exemple à suivre dans le monde.
Le peuple rwandais nous a montré tout le pouvoir de la justice et de la réconciliation ; il nous a appris que des progrès étaient possibles. En cette occasion solennelle, engageons-nous tous et toutes à bâtir un monde guidé par le respect des droits humains et de la dignité de chaque personne ».
Fin de citation
Mesdames et Messieurs, permettez-moi de terminer avec un petit message personnel.
J’espère que ce moment que nous passerons ensemble aujourd’hui vous rappellera que la haine, le sectarisme, le racisme et les préjugés font encore partie de notre monde aujourd’hui et que c’est avec et à travers chacun de nous qu’ils seront vaincus. Les souvenirs sont douloureux, certes, mais il est de notre devoir de les rappeler à notre mémoire, pour que nous puissions apprendre et ne jamais oublier, afin que ce génocide ne se répète jamais.
Chaque fois que l’extrémisme, la xénophobie, le racisme et l’intolérance sont autorisés à croître, les conséquences sont et seront dévastatrices, non seulement pour les victimes, mais pour nous tous. Une attaque contre l’un est une attaque contre tous. Nous avons tous la responsabilité d’élever nos voix et ne devons jamais rester silencieux ou indifférents quand d’autres êtres humains souffrent.
Protéger et défendre les personnes vulnérables et exiger justice pour eux, c’est aussi cela la promesse de ne laisser personne pour compte faite par les Objectifs de développement durable.
Mesdames et Messieurs
La mémoire du génocide des Tutsis est un puissant rappel de ce qui peut arriver quand nous cessons de voir notre humanité commune et ne sommes plus solidaires les uns envers les autres.
Soyons donc courageux, redoublons d’efforts pour reconstruire en mieux, un monde de dignité et d’égalité pour tous, un monde plus juste, plus inclusif et plus durable.
Je vous remercie